samedi 5 décembre 2015

lundi 30 novembre 2015

Le Printemps, quai Pierre Scize

«D’où vient ce calme enfin, ce timide silence, 

La voix de ces faubourgs lointains ? 

Nul doute, 

Du Printemps revenu de ses lointains voyages, 

Qui nous apporte la paix du cœur». 

Par le pinceau de Macha Belsky, le Printemps s’est approprié le paysage, l’imprégnant, l’emplissant, l’enveloppant d’une immense quiétude. 

Ce paysage se révèle à nos yeux, plastiquement, douces et longues courbes au rythme lent, dont l’une, ample mouvement du quai Pierre Scize, embrasse la Saône comme pour se l’attacher, la retenir, en enchâsser l’émail, la pureté du glacis de sa surface sur laquelle se mire, se reflète, l’ombre chaude, dont la couleur violette, en ses déclinaisons parme, violine, lilas, mauve, au fur et à mesure qu’elle s’éloigne vers l’aval du fleuve, va jusqu’à se fondre dans la lumière, claire, transparente, descendue de l’azur d’un ciel, effleuré de la nue qui subsiste encore en quelques écharpes de nuages blancs. 

Dans la tiédeur de cette atmosphère annonciatrice du retour des beaux jours, comme incités au farniente, étagés sur la pente de la colline de Fourvière, en une dense urbanisation, d’innombrables blocs d’immeubles se renversent, s’allongent, s’étirent, délectablement, exposant leur corps de pierres, refroidis au temps des frimas, pour les réchauffer aux premiers rayons d’un soleil printanier que semble montrer, culminante, la Tour métallique pointant sa flèche vers le ciel. 

On l’imagine, l’artiste était assise sur la première marche de l’escalier qui, du quai surélevé, descend sur une étroite et courte plage émergée, sorte de vestige témoignant que la Saône, avant qu’on ne l’endiguât, pouvait, naguère, grosse de ses crues, s’étendre sans qu’on n’en limitât le flot. 

Le fleuve avait sans doute beaucoup à raconter à Macha, à propos du rocher qui, à l’époque gallo-romaine s’avançait jusqu’à son bord. Agrippa en fit couper l’extrémité (petra incisa, Pierre Encise, enfin Pierre Scize) pour assurer le passage vers la Gaule narbonnaise. Puis, vers l’an Mil, quelque cent vingt marches au-dessus, s’éleva le château Pierre Scize derrière les murs duquel furent emprisonnés le cruel Baron des Adrets ; et aussi Cinq-Mars et de Thou, après avoir conspiré contre Richelieu. 

Mais en ce jour, il ne semblait pas que l’artiste était à son écoute, elle était abîmée dans la pureté du paysage, en contemplant la seule beauté, la beauté d’un premier jour de printemps. Elle en goûtait la douce, sereine et paisible ambiance, le ravissement, l’enchantement, peut-être le bonheur véritable d’un moment, prodigieux présent de «L’Oiseau bleu». 


Charles Gourdin


100 x 81 cm, huile

vendredi 27 novembre 2015

jeudi 26 novembre 2015

Fruits et tulipes blanches

Des natures mortes aussi !
les rythmes bariolés enchantent la table
73 x 60 cm, acrylique

Au sommet de la colline de la Croix-Rousse

De la terrasse d’une place, ressautant au flanc d’un versant de la colline de la Croix-Rousse, s’ouvre un monumental et impressionnant paysage, en vue plongeante sur l’immédiat abrupt d’un raidillon et, en prolongement, sur le panorama onduleux de la pente, rehaussée en une sorte d’envol, de la colline de Fourvière. 

Un paysage grandiosement traité, tant dans une perspective sphérique qu’aérienne, prochement mouvementé et rythmé par l’entrelacs de courbes et contre-courbes, des rues, montées et rampes, sur lesquelles, entraînés par leur tangage, balancent et penchent des blocs d’immeubles, étonnamment immuables sur leurs assises, la verticalité de leurs murs inabolie. 

Au loin, un étagement de toitures, quadrillé en un vaste damier plaqué sur l’incurvation de la colline que couronne, en son sommet, la basilique mariale, flanquée de la Tour métallique comme d’un sceptre, tant l’une que l’autre penchées en un mouvement, une tentative plutôt - comme aspirées par quelque force surnaturelle - de s’arracher de la matérialité du sol qui les enracine dans le monde des humains. 

De l’arc d’un vaste croissant, qui soulève le voile d’un ciel indigo, le soleil rayonne, irradie de feux orangés, dont le flamboiement se perd dans l’espace en une vive, pure et transparente lumière matutinale qui colore les murs des maisons de jaune, de rose, de rouge pâle, nuancés, tandis que sur de larges plages s’étend encore l’ombre des violets, des bleus, des verts qui, toutefois, s’échauffent dans une tonalité générale que semble effleurer d’une légère poudre d’or, peut-être tombée nuitamment du champ des étoiles. 

Un somptueux spectacle qui est, par lui-même, une évasion, une évasion poétique.


Charle Gourdin


Huile, 116x89 cm


www.machabelsky.com

vendredi 13 novembre 2015

Lyon sous la neige, quartier Saint-Georges, Toits enneigés


Montée des Épies
www.machabelsky.com

Escaliers des pentes de la Croix-Rousse


La neige est abondamment tombée dans la nuit et la ville s’éveille irradiant sa brillance. 

Les lourds et bas nuages qui en étaient chargés se sont totalement dissipés. 

Le temps est clair, l’atmosphère transparente. 

Le soleil vient de se lever dans l’immensité d’un ciel dont le bleu, clair et glacial, est violemment enflammé à l’orient d’une illumination, du bouillonnement d’un jaune orangé rougi de pourpre, comme la coruscation des traînes d’une galaxie explosée dans le cosmos. 

Sur terre, sur cette pente de la colline de la Croix-Rousse, sur l’un de ces paliers d’escalier que Macha affectionne, sur lequel elle s’est arrêtée, découvrant toujours de nouvelles perspectives, plongeantes, vertigineuses, sur le site urbain, leitmotiv plastique de la saga des pentes, qu’elle regarde, contemple, chaque fois dans l’exaltation d’un premier jour, d’une première apparition. 

Tout est silencieux, les bruits de la ville sont abolis par la douceur floconneuse de la neige. 

Nul pas n’a encore foulé, profané, la blancheur immaculée du fragile tapis ouaté qui dissimule les rides du sol ; nulle main n’a encore détaché la délicate ganse blanche qui souligne les rebords des fenêtres et les rampes de l’escalier ; nul vent, nul souffle d’air n’a encore éparpillé, dispersé, métamorphosé en un fin poudroiement cristallin, les myriades de bouloches friables que la mordacité du gel a faucillé sur le manteau de laine blanche posé sur les toits, ni l’instable et cassant névé en débordant. 

Tout dort alentour. 

De chaque côté de la montée, les maisons s’écartent en un jaillissement de lignes obliques, offrant ainsi leurs façades à la lumière matinale, éclatant éventail de couleurs rose, jaune, orange, violette, gris jaspé, ocre, toutes nuancées, contrastées, que rompt le trait bleuté des barreaux des rampes. 

Tout dort, seuls veillent immémorialement les pierres, imprégnées de la souvenance de tant de voix d’artistes disparus, poètes, peintres, sculpteurs qui parcoururent les pentes de la colline et dont il semble à Macha percevoir le murmure. 

Derrière l’arête de la dernière toiture des immeubles contre lesquels bute l’escalier, devant sa plongée au bas de la colline, s’étend l’horizon sphérique floconnant de blanc et de bleu. 

Un spectacle, un décor, éphémère, rare, qui n’appartient peut-être qu’à l’imaginaire. 

Charles Gourdin

Huile, 100x81 cm

Vue depuis la Place Rouville, Montée de l'Annonciade

Vue de la Saône de la Croix-Rousse, depuis la place Rouville.
La nuit prend possession de la ville, la vie nocturne s'anime sur le quai Saint-Vincent et le quai de Bondy.
Une mer chamarrée de toits bleus s'étend au loin alors qu'en bas de la colline les derniers feux du jours font rougeoyer les toits en bas de la colline. 
Une féérie colorée qui redonne de la joie.