jeudi 26 novembre 2015

Au sommet de la colline de la Croix-Rousse

De la terrasse d’une place, ressautant au flanc d’un versant de la colline de la Croix-Rousse, s’ouvre un monumental et impressionnant paysage, en vue plongeante sur l’immédiat abrupt d’un raidillon et, en prolongement, sur le panorama onduleux de la pente, rehaussée en une sorte d’envol, de la colline de Fourvière. 

Un paysage grandiosement traité, tant dans une perspective sphérique qu’aérienne, prochement mouvementé et rythmé par l’entrelacs de courbes et contre-courbes, des rues, montées et rampes, sur lesquelles, entraînés par leur tangage, balancent et penchent des blocs d’immeubles, étonnamment immuables sur leurs assises, la verticalité de leurs murs inabolie. 

Au loin, un étagement de toitures, quadrillé en un vaste damier plaqué sur l’incurvation de la colline que couronne, en son sommet, la basilique mariale, flanquée de la Tour métallique comme d’un sceptre, tant l’une que l’autre penchées en un mouvement, une tentative plutôt - comme aspirées par quelque force surnaturelle - de s’arracher de la matérialité du sol qui les enracine dans le monde des humains. 

De l’arc d’un vaste croissant, qui soulève le voile d’un ciel indigo, le soleil rayonne, irradie de feux orangés, dont le flamboiement se perd dans l’espace en une vive, pure et transparente lumière matutinale qui colore les murs des maisons de jaune, de rose, de rouge pâle, nuancés, tandis que sur de larges plages s’étend encore l’ombre des violets, des bleus, des verts qui, toutefois, s’échauffent dans une tonalité générale que semble effleurer d’une légère poudre d’or, peut-être tombée nuitamment du champ des étoiles. 

Un somptueux spectacle qui est, par lui-même, une évasion, une évasion poétique.


Charle Gourdin


Huile, 116x89 cm


www.machabelsky.com

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